La petite chronique de Damien #22 : Le jeu vidéo et moi

podhs3.jpg

Depuis que je suis enfant, j'ai développé une affection particulière pour les jeux vidéos. Le monde de la fiction m'a toujours attiré. Bien que j'ai une attirance particulière pour le jeu vidéo et le cinéma, j'ai un respect pour tout domaine créant de nouveaux univers. J'en ai fait mon sujet d'étude et obtenu un master en game design. Aujourd'hui, un nouveau pan de recherches se développe : l'accessibilité du jeu vidéo.

L'accessibilité est un sujet délicat. Le débat est visible par celle du bâti mais le jeu vidéo fait partie des loisirs les plus populaires au monde. Ces univers fantaisistes offrent un moment de répit face à la réalité surtout dans le cadre du handicap. Alors je pense que c'est important de se poser des questions sur ce sujet.

 

La complexité du média se reflète dans son accessibilité. Le jeu vidéo est un savant mélange de son, d'image, de réflexes. L'ensemble des handicaps peuvent se trouver impacter chacun dans leur spécificité.

 

materiel-malvoyants.png

Le handicap visuel peut sembler être une voie sans issue. Il s'agit avant tout de vidéo alors lorsque nous sommes dans l'impossibilité de voir alors pourquoi ? Il faut savoir que beaucoup sont simplement malvoyants avec quelques capacités de vision. Les jeux de combat en 2D sont très adaptables avec notamment l'utilisation de logiciel Screen Reader qui permet de lire à haute voix le texte à l'écran. Plus fréquemment considéré, le problème de daltonisme demande de remplacer des logiques de couleurs par des symboles. Le jeu indépendant Hue est reconnue pour ses efforts à ce niveau.

260px-International_Symbol_for_Deafness.jpg

Le handicap auditif exige un travail sur les sous titres. Pas toujours doublé, les sous titres sont très fréquents dans les jeux vidéo. Des défauts y sont tout aussi récurrents. Ils sont souvent trop petits alors que des règles existent pour la télévision et les séries, donc applicables dans le jeu vidéo. Le nombre de caractères par ligne, la taille, leur emplacement, plein de détails qui importent énormément. En anglais, mais voici un article qui énumère les bonnes pratiques : http://ian-hamilton.com/how-to-do-subtitles-well-basics-and-good-practices/. Il montre que tout le monde a besoin de sous titres pour d'autres raisons qu'un handicap auditif : pas bilingue, jouer sans le son...

 

14982359image-handicape-png.png

 

Les personnes ayant un handicap moteur (dont moi-même) peuvent avoir des besoins très différents. Le spectre s'étend de la personne qui boite à celle qui bouge uniquement sa tête. Le remmaping est l'une des principales armes dans ce cas. Pouvoir personnaliser comme bon nous semble les contrôles de la manette permet l'adaptation à tous. Pour aller encore plus loin, l'Adaptative Controller de Microsoft rend possible l'utilisation de contacteurs.

8b1ec6b4-dda3-440f-9b3f-c478c44e44fc.jpg

 

Pour moi, les problèmes sont autres où j'ai encore la chance de pouvoir jouer avec une manette traditionnelle. Ils sont inhérents au design d'un jeu et leur gameplay. Les jeux réputés difficiles sont frustrants, à la fois attirants mais inaccessibles. L'apprentissage est inadéquate avec la capacité physique du joueur ainsi que le réflexe demandé. La précision aux joysticks peut être exigeante rendant l'éxecution d'une action pénible.

 

handicap-psychique-cognitif-picto.jpg

 

Le handicap cognitif est le sujet que je connais le moins mais voici quelques éléments. D'un point de vue graphique, trop de détails peuvent agresser le joueur et le gêner dans son jeu. Il faut poser des limites quant aux effets spéciaux et à la direction artistique du jeu. Pour finir, la complexité du gameplay est un obstacle pour le handicap mental. Les touches à utiliser pour réaliser certaines actions sont à rappeler au joueur. Cela devient difficilement instinctif pour lui et il oublie.

logo-cap-1 - copie.jpg

Nombreux éléments sont à prendre en compte pour rendre accessible un jeu vidéo. Est-ce possible de le rendre accessible à tous ? C'est une utopie, comme le jeu parfait. Dans un premier temps, il faut se concentrer sur un handicap et surtout communiquer dessus. Il y a un cruel manque d'information quant à l'accessibilité d'un jeu vidéo. Certaines solutions demandent simplement d'y penser et de l'intégrer dans le processus de développement. Des associations en ont fait leur cheval de bataille et sont aptes à accompagner dans cette démarche. CapGame cherche à se développer sur plusieurs axes et font du conseil en accessibilité du jeu vidéo. Je supporte cette association et cherche à apporter ma contribution, notamment dans la sensibilisation dans les écoles.

 

Damien

Les commentaires sont fermés.